Réussir, un défi à la portée de tous !

A quoi mesurer la réussite ?

 Ralph Waldo Emerson répond : « souvent et beaucoup rire ; gagner le respect d’hommes intelligents et l’affection des enfants ; mériter l’appréciation de critiques honnêtes et supporter la trahison de faux amis ; découvrir le meilleur en autrui ; laisser le monde un peu meilleur soit par un enfant en bonne santé, une condition sociale revalorisée ou un travail bien fait ; savoir qu’une autre vie a vu le jour parce que vous avez vécu- c’est cela avoir réussi. »

Plusieurs ne seront pas d’accord avec lui. Ou peut être le seront-ils en partie. Parce qu’il a soigneusement éludé tout ce qui nous fait frissonner lorsque nous pensons à la réussite : être sous les feux de la rampe, trôner sur la couverture des magazines célèbres, caracoler à la tête des classements de célébrités, rayonner, faire fortune, avoir de l’influence… Ces attributs ne sont pas la réussite, plutôt l’expression d’une certaine réussite !

Si réussir une mission, c’est en atteindre les objectifs, l’Homme n’aura réussi sa vie que lorsque la mission qui a présidé à sa venue dans le monde aura été accomplie. Cette mission, définie avant même sa conception, vise à bénir ses semblables en apportant des solutions concrètes aux défis spécifiques de leur existence. La recherche de cette mission doit être au cœur de la quête de sens de la vie de chaque Homme.

Je ne peux concevoir d’Homme sans but spécifique dans la vie lorsque j’analyse le rapport du livre de Genèse dans la Sainte Bible, où Dieu dit de deux fœtus qu’ils sont des Nations ! (cf. Genèse 25 :23)

Ainsi, réussir pour un Homme, s’entend de réaliser la succession d’événements qui lui feront dire au soir de sa vie et ce, dans une paix profonde de son âme : « tout est accompli », ou encore « j’ai achevé la course… ».

Le conformisme, un complexe qui anéantit le potentiel de l’Homme

Un fou piqua sur un étalage de noël une petite brosse électrique et commença frénétiquement à tirer ses cheveux avec pour se coiffer. Bon Dieu ! S’exclamaient des gens qui le regardaient de loin. C’est si évident : cette brosse n’est pas une tondeuse, même si elle lui ressemble.

Le bon sens permettait à ces spectateurs fugitifs de discerner cela. Les hommes manquent souvent ce bon sens qui devrait leur permettre de réaliser que chacun est différent et « fabriqué » avec des « pièces » spécifiques pour une « utilité » particulière.

En conséquence, la plupart cherchent frénétiquement à ressembler à autrui et surtout aux « stars ». Ils envient les autres, au lieu de se concentrer sur le potentiel que cristallise leur différence et tendre vers leur but. Un jeune veut être aussi « séducteur » que tel autre. Mais il ignore qu’il est séducteur aussi à sa façon !

De cette course au conformisme, résultent des frustrations qui plombent le potentiel qui est en eux et destiné à apporter le changement qu’attend leur communauté et par delà, le monde entier.  

Leur refus de creuser leur différence est évidemment un déni de soi, et par conséquent un déni de leur vocation et destinée. Ce qui les engage royalement sur l’autoroute qui les fait passer à côté de leur mission terrestre et aboutit parfois dramatiquement à des suicides, des familles disloquées, des communautés déchirées, des peuples tyrannisés…

Ceux qui veulent réussir (en effet, tout le monde y aspire) doivent traquer ce complexe, le traiter et repérer leurs forces et non-forces qui doivent être managées en vue de l’accomplissement de leur mission.

Réussir sa vie en pilotage stratégique ?

La pensée stratégique ne gouverne pas que le fonctionnement des organisations. Tout Homme qui croit avoir une vision et une mission à réaliser devra s’inscrire dans cette logique de management pour y parvenir avec efficacité.

En analysant l’histoire de plusieurs leaders connus, on peut constater qu’ils opéraient en mode stratégique, organisant des ressources internes et externes pour accomplir leur vision et mission qu’ils ont par ailleurs, su inculquer aux masses qui les suivaient. Leurs actions et modèle continuent d’inspirer les hommes et femmes leaders aujourd’hui.

Ayant un but terrestre à atteindre dans un environnement incertain et en parfaite mutation, tout être humain gagnera à s’appliquer ce processus éprouvé pour accomplir la mission qui est la sienne.

Comment définir sa mission ou son projet de vie ?

« Pour un individu dans un groupe ou dans une société, le projet consiste en un compromis permanent entre d’un côté ses aspirations, ses intérêts, les systèmes de représentations et des valeurs auxquels il se réfère, et de l’autre, les moyens dont il dispose, les structures sociales dont il est dépendant, la manipulation dont il est l’objet, les possibilités de changement qui lui permettront de modifier la situation » ; P.U Chombart de Lauwe, Transformations de l’environnement, des aspirations et des valeurs, ed. CNRS, 1976 p.95

Chaque individu possède une dimension physique (taille, stature, force, résistance), une dimension intellectuelle (type d’intelligence- concrète, technique, abstraite- aptitude à la créativité/curiosité, concentration), une dimension psychologique (tendances comportementales/autonomie, autorité, timidité, attitude à l’égard du changement, réalisme, stabilité émotionnelle, sociabilité …), une dimension idéologique (idées reçues, croyances, préjugés, stéréotypes, systèmes de valeurs) et une dimension sociale (comportement social/vouloir-être, devoir-être, besoin d’affiliation, de considération, d’estime, brefs des rôles sociaux) qui déterminent ses réactions et comportements. Certaines qualités sont innées, d’autres sont acquises (éducation, environnement culturel, ..).

Les dons, talents et compétences de l’Homme constituent ses « facteurs-clés de succès » pour une mission spécifique dans le monde qui ne peut se réaliser sans certaines conditions.  En effet, ces qualités échouent parfois à faire le bien ou à accomplir des choses utiles à la communauté. Il faut donc les réguler avec les valeurs qui relèvent de la dimension idéologique. On peut être beau, doué, compétent, charismatique et rater sa vie ! Mais ceux qui fondent leurs choix sur des principes et des valeurs et non sur les humeurs et les circonstances, augmentent la capacité de leurs dons, talents et compétences à garantir un succès et un impact significatifs et durables à leur existence.

Plusieurs approches existent pour définir sa mission dans la vie. Les pistes suivantes aideront ceux qui veulent s’y engager :  

  • Faire le point sur ses forces et faiblesses en ce qui concerne ses compétences et capacités, valeurs, intérêts généraux et personnalité ;
  • Identifier les opportunités et menaces de son environnement ;
  • Confronter les résultats des deux niveaux d’analyse pour définir ce qui peut être sa vision et sa mission personnelle ;
  • Définir ensuite la stratégie et le plan d’action pour accomplir cette mission en considérant les contraintes de l’environnement ;
  • Avancer, s’évaluer régulièrement et se redéployer autant que de besoin sans s’éloigner de la vision.

 Et… la réussite alors ?

Le plein accomplissement de soi est possible et accessible à tous. Pour cela, il faudra prendre conscience de ses forces et de son potentiel et agir sans s’éloigner de sa vision.

A mesure que sa connaissance s’amplifie, que sa maturité s’accroit, que sa compréhension des gens, des choses et du monde s’affine, celui qui veut réussir affine systématiquement son projet. En agissant de la sorte, dans la droite ligne de sa vision et de son rêve, il n’est pas loin de rencontrer des « succès inattendus » en « temps normal ».

Cependant, gagner la bataille dans le monde physique suppose de gagner le combat spirituel, le monde étant gouverné par le spirituel. Les seules capacités physiques et émotionnelles ne suffisent pas ; le spirituel et le mental sont primordiaux. Il faut donc s’assurer de gagner la bataille mentale et spirituelle.

Séna Baba

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